Drawings
Mercredi, pour tenter une approche plus approfondie avec les enfants – et notamment avec Nayra qui m’avait enseigné les couleurs en espagnol mardi -, j’ai proposé au groupe d’effectuer des portraits par paire : que chaque enfant dessine un explorateur, qui le dessinerait en retour.
L’idée initiale était de pouvoir effectuer un aperçu des représentations des enfants concernant l’altérité que nous représentions au niveau culturel (ce qui pouvait s’appliquer également pour les personnes habitant Tarragone puisque les contacts semblent peu fréquents entre le centre ville et Campo Claro d’après les propos d’ Alba, Unai et David) et, pourquoi pas langagier. En testant ce type d’approche, je pensais notamment aux travaux sur le dessin réflexif (MOLINIE, 2009),et notamment au travail de RAZAFIMANDIMBIMANANA (ibid.) qui propose de passer par le dessin avec les enfants comme support à la communication ; permettant des entretiens de type semi directifs sur les dessins.
Pourtant, il est difficile de mener à bien ce type de projet pour deux raisons : 1) les consignes étaient données par un tiers, et il m’a été compliqué d’expliquer à Natalia ce que je proposais, ce qui a nécessairement engendré plusieurs reformulations de consignes auprès des enfants. Ces consignes n’ont pas été comprises par mes soins, puisqu’expliquées en catalan, ce qui rend difficile l’analyse des attitudes et discours développés par les enfants en retour (biais trop nombreux entre les enfants et l’intention initiale). 2) les enfants semblent avoir tous préféré s’attarder sur les visages de leur partenaire de dessins plutôt que de développer leur représentations sur les pays / villes dont ils étaient originaires. Un besoin de consignes précises / une insécurité s’est fait sentir par Nayra quand elle dessinait mon environnement social (« esta bien » demandait-elle à Natalia ou à moi dès qu’elle amorçait ou finissait un dessin).
Il est possible de proposer que Nayra a écrit les couleurs qu’elle m’a enseigné en réponse à ce que j’avais fait sur mon propre dessin, puisque j’avais écrit toute ces couleurs ainsi que la phrase « tu me enseña los colores » afin de recréer le lien que nous avions commencé à développer la vieille ; lien qu’elle semble avoir accepté (réponse sur son dessin), et et continué à développer le lendemain quand je suis revenue à l’école (regards, sourires etc.).
Cet exercice est un semi échec pour moi puisque je n’ai pas pu collecter ce que je souhaitais, c’est-à-dire les représentations de l’altérité de ces enfants concernant le groupe que nous représentons. Néanmoins, cet exercice nous a permis dans l’ensemble de renforcer le lien que nous avions amorcé la veille avec les enfants.
Eléments de bibliographie
MOLINIE Muriel (dir.), 2009, Le dessin réflexif : éléments pour une herméneutique du sujet plurilingue,Université de Cergy-Pontoise, Cergy-Pontoise, 189 pages.
Tags : protocole d'enquête, réflexivité, sociolinguistique urbaine
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