Nécessaires dérives
Après 5 jours au sein du projet, il est temps de penser à se recentrer. Mon projet initial a pris un étrange tournant, le terrain est puissant et beaucoup de données affluent en permanence de celui-ci.
Le danger ici est donc d’être influencée par le terrain certes, mais également par le travail des autres membres de l’équipe. Le travail de groupe a eu tendance, par enthousiasme, à prendre une place trop importante dans ma démarche. Et puisque, finalement, tous les entretiens et tous les projets se rejoignent, j’ai fini par perdre de vue, quelques jours durant, mon projet initial qui était donc de travailler sur l’influence de l’espace sur les identités.
Mon protocole d’enquête contient une part d’observations participante qui est déjà en place depuis le premier jour, indispensable à l’élaboration de questions pertinentes. Il n’est pas difficile d’entrer en contact avec les gens du quartier, qui semblent enthousiastes et ouverts, mais sans la présence d’un tiers, la communication n’est pas aisée, ce qui créé souvent de la gêne chez mes interlocuteurs. L’anglais n’est pas une langue très pratiquée dans ce quartier de Tarragone et il est donc délicat de trouver un biais de communication avec les habitants quand l’un des membres espagnophones de l’équipe n’est pas avec moi. Je pense que le choix de l’interprétariat est une nécessité pour mon travail, et qu’il est temps pour moi désormais de trancher cette question, tout en théorisant les biais que cela comporte.